On se souvient ainsi que les acteurs les plus pessimistes annonçaient l’année passée des augmentations de primes pour 2023 supérieures à 10%. Elles ont finalement été de 6,6%. Cette année, le débat prend la direction opposée. Les coûts ne sont plus prioritaires: l’accent est mis sur l’approvisionnement en soins avec un alarmisme généralisé. Dans les deux cas, hélas, les peurs de la population sont attisées.
En ce qui concerne l’évolution des coûts, nous savons désormais qu’en 2022, nous nous sommes stabilisés au niveau d’avant le coronavirus à partir du second semestre. La demande en prestations n’a pas diminué, voire a augmenté dans certains domaines. Pourtant, l’expression «explosion des coûts» est déplacée. L’année dernière, nous avons enregistré une augmentation des coûts par personne de 2,6% dans l’AOS, soit le niveau moyen observé ces 10 dernières années (+2,8%). Et par rapport à l’estimation du groupe d’experts du DFI, qui parle d’une augmentation maximale de 2,7% des coûts dans l’AOS par an avant que des mesures de maîtrise des coûts ne soient prises, nous nous trouvons dans la fourchette visée.
La vigilance est également de mise en ce qui concerne la notion de «pénurie» dans l’approvisionnement en soins. Il s’agit parfois plutôt de problèmes de livraison. Ce ne sont pas les mêmes mesures qui doivent être prises selon les cas de figure. Et pour la plupart d’entre elles, il n’est pas nécessaire de réinventer la roue. En effet, la question a surgi à intervalles réguliers ces dernières années sur l’échiquier politique et chaque fois, le catalogue de mesures a été réévalué pour s’assurer qu’il était adéquat.
Il me semble essentiel que chacun assume ses responsabilités. C’est ainsi que l’Office fédéral pour l’approvisionnement économique du pays (OFAE) exerce la haute surveillance sur le stock de médicaments obligatoire. Il tient également à jour une liste des médicaments destinés à l’être humain autorisés et disponibles. Les fournisseurs de prestations peuvent y recourir. Le médecin, quant à lui, remet une ordonnance à ses patients. Le pharmacien conseille ces derniers, notamment sur la question de la remise d’un générique ou d’un biosimilaire. En d’autres termes, les médicaments en réserve sont suffisants. Mais tirons-nous pleinement parti des possibilités existantes et faisons-nous preuve de souplesse dans nos actions?
Je suis sceptique lorsque j’entend que le manque de certains médicaments serait expliqué par des prix trop bas et des mesures d’économies. La Suisse est en tête de tous les pays européens en termes d’approvisionnement en médicaments, mais aussi en termes de prix. Les médicaments originaux y sont nettement plus chers et les prix des médicaments génériques y sont même deux fois plus onéreux qu’à l’étranger. Le prix n’est donc pas la raison principale.
Comment comprendre la situation? À l’heure actuelle, ce sont les voix les plus fortes et les plus polémiques qui attirent l’attention. Les voix nuancées sont quant à elles peu entendues. Pourtant, la Suisse s’est souvent démarquée par le passé en prenant des décisions réfléchies, ce qui lui a plutôt bien réussi. On voit où l’inverse peut mener avec l’exemple de la réglementation sur l’admission des médecins étrangers, que le Parlement vient de modifier à nouveau. Le fait qu’il revienne ainsi sur sa propre décision après seulement quelques mois doit nous interpeller et ne pas devenir une habitude. La politique y perdrait sa crédibilité.
Il me semble donc beaucoup plus important que les réformes prévues et planifiées de longue date concernant les tarifs médicaux ambulatoires, le financement uniforme EFAS et la révision des marges des médicaments franchissent enfin la ligne d’arrivée. Cela peut ma foi paraître peu exaltant pour ceux qui sont déjà familiers avec ces réformes et nous ont souvent entendu les mettre en avant; mais leur impact sur le système de santé sera bien réel et cela mérite une certaine insistance et quelques répétitions.
Dans ce contexte, la question principale que se posent plusieurs parlementaires est celle du calendrier : quand la page du TARMED sera-elle enfin tournée ? Le Conseiller aux États Benedikt Würth a ainsi demandé au Conseil fédéral ce qui pouvait être fait pour accélérer la manœuvre et faire avancer la révision du tarif médical le plus vite possible. Son souhait : une révision du TARMED au 1er janvier 2024 déjà.
Qu’en est-il de cette exigence ? Tout d’abord, il faut souligner que la version finale du TARDOC est désormais prête. curafutura et la FMH ont procédé aux adaptations demandées par le Conseil fédéral (neutralité des coûts et concepts de développement continu) et ont transmis la version finale à l’Organisation des tarifs médicaux ambulatoires (OAAT) le 17 février 2023 (voir communiqué). Cela signifie que le TARDOC peut désormais être remis à tout moment au Conseil fédéral pour approbation.
Il est prévu de faire cette remise au Conseil fédéral en même temps que les forfaits ambulatoires, si ceux-ci sont prêts pour le 30 juin 2023. Les forfaits font actuellement l’objet d’une consultation auprès des partenaires tarifaires. Cette consultation sera riche d’enseignements quant au degré de maturité du projet.
La consultation se déroule jusqu’à fin mars 2023. L’avis des fournisseurs de prestations qui travailleront avec les forfaits, à savoir les médecins, sera notamment très important. Outre la position de l’association faîtière (FMH), celle des sociétés médicales spécialisées et celle des différents hôpitaux seront également déterminantes. En ce qui concerne la position des assureurs, la question de la neutralité des coûts sera soigneusement examinée de leur côté.
Si les points soulevés lors de la consultation sur les forfaits ambulatoires peuvent être adaptés à temps, les différents acteurs pourront se préparer au premier scénario prévu par l’OTMA, à savoir une remise simultanée du TARDOC et des forfaits au Conseil fédéral pour approbation. En revanche, si des questions plus fondamentales se posent lors de la consultation, le deuxième scénario pourrait se dessiner, à savoir une remise du seul TARDOC au Conseil fédéral pour approbation.
Si ce deuxième scénario se profilait à l’horizon, les questions soulevées hier au Conseil des États auraient une résonance particulière. En effet, s’il est déjà probable début avril 2023 que seul le TARDOC sera remis au Conseil fédéral, l’OFSP pourrait, de manière pragmatique, déjà commencer l’examen technique de la demande d’autorisation sans attendre le second semestre 2023. Toute autre démarche serait une perte de temps.
Il appartiendra au département de se positionner lorsque, début avril, on en saura plus sur le degré de maturité des forfaits ambulatoires. Dans sa pesée d’intérêts, il devra tenir compte d’une part des capacités en tant qu’autorité d’approbation, mais aussi du mécontentement croissant des fournisseurs de prestations qui exigent une révision du TARMED dans les meilleurs délais.
Le conseiller fédéral Berset veut renforcer les soins coordonnés avec ce deuxième volet de mesures en les réglementant de bout en bout ce domaine. Il s’agit d’une démarche dangereuse et totalement inutile. Les soins coordonnés ont connu un développement formidable et s’améliorent sans cesse. Des règles légales étoufferaient cette force d’innovation. La situation est grotesque: la politique activiste est obsédée par d’incessantes interventions et prescriptions. La manière dont M. Berset gère son département conduit à une frénésie de réformes, qui est loin d’être terminée – et dont nous, médecins, ainsi que tout le système, souffrons.
À la révision concernant la qualité, qui est une véritable catastrophe. Ou à la réglementation indigente en matière d’admission: à peine entrée en vigueur, elle doit déjà être revue.
Les mesures mettent en danger le développement des soins coordonnés par les médecins de famille avec d’innombrables prescriptions – qui sont déjà destructrices de par leur formulation dans le texte de loi. Si l’on y ajoute en plus l’ordonnance de l’OFSP, l’histoire à succès des modèles d’assurance alternatifs sera tout simplement étouffée. Selon ce modèle, les réseaux devraient en effet être organisés et composés d’après un schéma complètement surréglementé. Tout deviendrait lourd et soumis une autorisation. Les cantons devraient attribuer aux réseaux des mandats de prestations cantonaux assortis de nombreuses conditions encore et contrôler leur qualité. C’est un cauchemar pour les soins coordonnés. Ils n’ont pu prospérer aussi bien jusqu’à maintenant que parce qu’ils bénéficient d’un terrain dégagé.
La politique et l’administration réagissent toujours à des situations insatisfaisantes par de nouvelles lois et ordonnances qui dépassent leur objectif. Tous les projets de politique de la santé de ces dernières années en témoignent tristement. L’ordonnance sur l’intégrité et la transparence dans le domaine des produits thérapeutiques (OITPTh) empêche avec les conditions qu’elle impose toute possibilité de négocier des rabais avec l’industrie. La nouvelle loi sur la qualité tarde à être mise en œuvre en raison de contraintes hors sol et ne trouve que peu de projets alors que des millions de francs sont à disposition. Le dossier électronique du patient (DEP) ne présente pas d’utilité et doit littéralement imposé aux hôpitaux et fournisseurs de prestations. Il va échouer sur toute la ligne. La réglementation des admissions met en péril la sécurité de l’approvisionnement en soins et va conduire à une cascade de procédures juridiques. Beaucoup de choses ont introduites à la hâte et n’engendrent que des coûts et des ennuis.
La copie obligatoire de la facture au patient. Elle a été imposée au système sans s’assurer qu’elle était praticable. Aucun intermédiaire ni aucun système informatique de cabinet n’a pu la mettre en œuvre. La confusion règne aussi chez de nombreux patients âgés. Seule la Poste en tire parti: elle peut acheminer des millions de courriers, et les fournisseurs de prestations doivent payer.
Nous avons besoin, d’une part, de calme dans cette frénésie de réforme et, d’autre part, du déblocage de réformes importantes et incontestées comme EFAS et TARDOC. S’agissant des soins coordonnés, deux interventions très peu invasives suffisent: les médecins de famille travaillant sérieusement dans des réseaux conventionnés ne veulent pas figurer sur des listes qui sont présentées de manière trompeuse aux patients comme des modèles de médecin de famille. Ils doivent donc avoir la possibilité de demander leur radiation de modèles de listes (art. 41, al. 4 LAMal). En outre, je suis favorable à ce que l’OFSP cesse de contrôler les primes des modèles alternatifs d’assurance. Les assureurs doivent pouvoir fixer librement leurs primes (art. 101 OAMal).
curafutura rejette les modifications de la LAMal proposées par le Conseil fédéral au titre de deuxième volet de mesures visant à freiner la hausse des coûts. Le rapport du Conseil fédéral ne contient aucune estimation réaliste des conséquences de la réglementation, ni d’ailleurs d’éléments concrets quant au montant des conséquences qu’aurait ce volet sur les coûts. curafutura relève en outre l’absence de subdivision logique. L’objectif premier du volet, à savoir freiner la hausse des coûts, n’est pas atteint: les modifications prévues de la LAMal réduisent uniquement la marge de manœuvre dont disposent actuellement les assurés quant au choix de leur assurance de base. Le projet détériore en particulier, au détriment des assurés, les conditions permettant de poursuivre le développement de nouveaux modèles de soins intégrés. En outre, il affaiblit le partenariat tarifaire et représente une nouvelle étape importante vers l’étatisation du système de santé. |
Les bonnes solutions suscitent rapidement l’intérêt. Et ce d’autant plus lorsque le statu quo fait régulièrement l’objet de débats houleux. Ce qui est assurément le cas de l’utilisation hors étiquette des médicaments.
Ainsi dix assureurs participent à la nouvelle plateforme OLU et représentent ensemble plus de 80% des assurés. Cette plateforme rassemble des ratings d’études et permet de faciliter l’évaluation des demandes d’utilisation hors étiquette de médicaments au cas par cas.
L’utilisation hors étiquette des médicaments selon les articles 71a-d de l’ordonnance sur l’assurance-maladie (OAMal) regroupe différents cas de figure, tels que par exemple :
Lorsqu’ils reçoivent une demande pour l’utilisation hors étiquette d’un médicament, la tâche des assureurs-maladie est d’évaluer, selon des critères clairement définis aux art. 71a-d OAMal, dans quelle mesure le traitement peut être pris en charge au cas par cas.
Le rapport de monitoring 2019 de l’Office fédéral de la santé publique montre qu’environ 80% des demandes sont acceptées et 20%, rejetées. Un refus peut être justifié par le fait qu’il ne s’agit pas d’une maladie grave menaçant le pronostic vital, qu’il existe d’autres traitements ou que le bénéfice thérapeutique attendu n’est pas suffisamment important, c’est-à-dire que le rapport coûts/bénéfice n’est pas approprié.
Il y a un an, les quatre assureurs-maladie de curafutura CSS, Helsana, Sanitas et KPT ont décidé, également avec SWICA, de passer à l’action. Ensemble, ils ont mis sur pied la plateforme OLU, qui rassemble des ratings d’études scientifiques portant sur les différents médicaments.
D’autres assureurs ont rapidement suivi le mouvement, ce qui est souvent le cas lorsqu’une bonne solution est trouvée à un problème soulevant de nombreuses critiques. Un an après le lancement, Concordia, Groupe Mutuel, Visana, Sympany et Atupri ont rejoint la plate-forme. D’autres parties vont vraisemblablement en faire de même, ce qui signifie que la couverture sera presque complète.
Les avantages de la plate-forme sont évidents: contexte identique pour toutes les évaluations, accès équitable pour les patients grâce à une évaluation scientifique d’études, uniforme et largement étayée dans toute la Suisse, intégration dans le domaine clinique, présentation transparente des décisions et processus numérisés.
Dans la pratique, la coopération fonctionne de la manière suivante: le principe actif, l’indication et les études sont enregistrés sur la plate-forme par les médecins-conseils des assureurs affiliés. Les médecins-conseils des assureurs participants remettent leur notation; celle-ci fait l’objet d’une discussion commune. Le résultat: une évaluation commune et uniforme. La notation est ensuite enregistrée sur la plate-forme. Les médecins-conseils s’en servent comme base pour évaluer chaque cas individuel.
La plateforme améliore la situation pour toutes les parties prenantes. Les patients d’abord, car ils peuvent être sûrs que l’évaluation est étayée à large échelle. Les médecins-conseils ensuite, car ils peuvent prendre leurs décisions plus rapidement et sur des bases solides. Cette action commune prouve aussi que la branche peut se coordonner facilement lorsque de bonnes idées sont sur la table. «Les assureurs affiliés sont convaincus du résultat, car des notations d’études uniformes sont disponibles à l’échelon national», explique Andreas Schiesser, chef de projet Pharma et médicaments chez curafutura.
Pour curafutura, les appels de certains à former un autre groupe d’experts chargé de procéder aux évaluations, doit être accueillie avec circonspection. En effet, c’est déjà ce qui se passe dans le cadre de la plateforme OLU : où «des experts sont déjà consultés aujourd’hui dans le cadre d’un échange hebdomadaire en cas de besoin et de manque de clarté pour prendre position et que cette approche pragmatique rencontre un écho positif », déclare Pius Zängerle, directeur de curafutura.
La plate-forme est en effet un bon exemple de coopération commune en faveur des patients, ajoute-t-il. Pour curafutura, il serait bon que cette démarche fasse école. Mais si, à l’occasion de la révision de l’OAMal, une nouvelle solution est créée de toutes pièces alors que la plateforme OLU a bénéficié d’un large soutien et que dix assureurs représentant 80% des patients y participent déjà, le message envoyé sera clairement que seul ce qui est décidé selon une approche top-down est valable. Cela torpillerait tout esprit d’initiative des acteurs sur le terrain, alors que leurs solutions peuvent être appliquées à large échelle, qu’elles mobilisent peu de ressources et bénéficient d’une structure simple au lieu d’être alourdies par une forte réglementation.
Les négociations tarifaires incombent aux partenaires tarifaires. C’est ce que prévoit la loi fédérale sur l’assurance-maladie. Pour curafutura, il est donc incompréhensible que le Conseil des États veuille maintenant doter la Confédération et les cantons de compétences supplémentaires dans le domaine des tarifs ambulatoires. Aujourd’hui déjà, tant la Confédération que les cantons disposent de possibilités d’action au niveau des interventions tarifaires dans le domaine ambulatoire. En donnant aux deux autorités exécutives des instruments plus étendus dans le cadre du débat sur l’initiative pour un frein aux coûts et son contre-projet, le Conseil des États ne fait que compliquer le processus. Cela débouche sur plus de bureaucratie et affaiblit le partenariat tarifaire.
En revanche, on ne peut que saluer la volonté du Conseil des États de concevoir le futur du tarif médical sans le TARMED désormais obsolète. C’est un signal positif pour le TARDOC qui, conformément au calendrier de l’Organisation tarifs médicaux ambulatoires (OTMA), devrait entrer en vigueur au 1er janvier 2025, si possible conjointement avec les forfaits. Il s’agit là d’un bon exemple de négociations tarifaires réussies, notamment par curafutura, FMH et la CTM. Dans l’intervalle, de nombreux acteurs attendent l’introduction du TARDOC.
curafutura salue les décisions claires du Conseil des États contre une surréglementation des réserves. Il a notamment refusé l’introduction d’un plafond maximal de 150% du taux de solvabilité (30 voix contre 10). Cela est pertinent pour plusiuers raisons. Premièrement, les derniers mois ont montré à quel point il est important de disposer de réserves suffisantes dans le système. Les réserves ont entre autres été nécessaires en 2022 car les coûts ont dépassé les primes. Le conseiller fédéral Alain Berset a donné des chiffres actualisés lors du débat: les réserves sont passées de 12 milliards à 9 milliards.
Par ailleurs, un plafond contraignant aurait inévitablement entraîné un effet yo-yo sur les primes. Certaines années, les réserves devraient être réduites si elles dépassent le plafond de 150%, ce qui abaisserait la charge des primes. Et il y aurait d’autres années au cours desquelles les primes devraient non seulement couvrir la hausse des coûts mais aussi permettre de reconstituer les réserves, ce qui déboucherait sur une hausse supplémentaire des primes.
La coopération est l’une des valeurs fondamentales de curafutura : les meilleures solutions naissent souvent de partenariats entre les acteurs. C’est dans cet esprit que nous donnons la parole aux acteurs du système de santé dans une série d’interviews.
En premier lieu, le fait avéré que des soins médicaux de premier recours coordonnés signifient une meilleure qualité des soins. De plus, nous médecins avons une responsabilité quant à l’utilisation consciencieuse des ressources et à la possibilité de financer à long terme notre système de santé. Grâce à des soins de premier recours coordonnés, nous pouvons réduire les coûts jusqu’à 20%.
Pour les patients qui le souhaitent. Si nous nous focalisons sur les traitements qui apportent un réel bénéfice, nous pouvons réaliser d’importantes économies. Nous nous accordons sur cette stratégie avec le patient couvert par un modèle alternatif, et nous laissons de côté tout ce pour quoi il n’y a pas de preuves d’efficacité. En d’autres termes, les modèles de soins intégrés rendent la médecine plus efficace et permettent d’obtenir de meilleurs résultats thérapeutiques. Mais améliorer l’efficacité est une tâche exigeante et complexe – pour toutes les parties concernées. Cela ne peut se faire que sur une base volontaire.
« Les réseaux de médecins de famille performants ayant passé des accords avec les assureurs sont les seuls modèles qui permettent de réduire substantiellement les coûts. »
Les patients peuvent choisir un médecin de famille et établir avec lui une relation patient-médecin continue. À la campagne, cela n’est déjà plus possible que dans le cadre de tels modèles. Bientôt, l’accès à de bons médecins de famille ne sera possible en Suisse que via des modèles de soins intégrés. Sur le plan économique, les réseaux de médecins de famille performants ayant passé des accords avec les assureurs sont les seuls modèles qui permettent de réduire substantiellement les coûts.
Au contraire. Plus les traitements médicaux sont spécialisés et fragmentés, plus il est nécessaire d’avoir un médecin de famille qui accompagne le patient et détermine avec lui le bon traitement. Le médecin de famille gère le dossier médical avec la carte de médication, la liste des diagnostics, les rapports importants, etc.
Nous assistons à un boom des modèles d’assurance alternatifs. Plus des trois quarts de la population a choisi un tel modèle. Cependant, la prise en charge correcte et continue des personnes malades ne peut être garantie que par des médecins affiliés à un réseau qui a conclu un accord avec des assureurs. Environ un quart de la population en bénéficie aujourd’hui. Les 50% restant ont un modèle de télémédecine qui peut fournir des conseils pour les cas bénins. Ou un modèle de listes instauré unilatéralement par les caisses, et qui n’a rien à voir avec les soins intégrés.
« Voilà une des forces de notre système: il offre une grande liberté. Il faut veiller à la préserver. »
Nous avons depuis longtemps une excellente collaboration avec nombre de grands assureurs, avec lesquels nous avons signé un accord sur la prise en charge continue des patients dans le modèle médecin de famille et défini des standards de qualité et des règles quant à la rémunération. C’est formidable et repose sur la triple volonté des patients, des médecins et des assureurs. Voilà une des forces de notre système: il offre une grande liberté. Il faut veiller à la préserver. Mais il y a encore certains assureurs qui n’ont pas reconnu tout le potentiel des soins coordonnés par le médecin de famille.
Les interventions sont très délicates dès lors qu’elles visent à réglementer ou à définir des volumes. Je ne m’y oppose pas fondamentalement, mais il faut être très vigilant. La Confédération et les cantons rivalisent en matière d’ordonnances qui vont bien au-delà des objectifs initiaux. Les politiques ont, par définition, le mandat de faire quelque chose. Mais j’ai parfois l’impression qu’ils feraient mieux de ne rien faire. Dans un système aussi vaste et complexe, il faut parfois simplement savoir faire preuve de patience.
Voyez-vous, chez les bons médecins de famille, il n’y aura plus de place que pour les patients ayant le bon modèle d’assurance. Aujourd’hui déjà, presque tous les cabinets de généralistes sont surchargés. Tôt ou tard, les patients vont se rendre compte qu’ils ont un besoin d’un médecin de famille. Ils passeront alors au bon modèle d’assurance.
L’OFSP a exigé des tables rondes sur les soins intégrés. Les services d’aide et de soins à domicile, les médecins, les pharmaciens et autres sont appelés à élaborer ensemble une solution commune. Je peux vous dire qu’il n’en sortira rien du tout. Car tous les acteurs défendent uniquement leurs intérêts et veulent une part du gâteau, la plus grande possible.
Le fait est que tout le monde ne peut pas piloter. Cette tâche doit revenir à celui qui a la plus grande expérience de généraliste. Et cela reste quand même le médecin de famille. Il a une vision globale des choses. Je comprends la crainte d’être mis sur la touche. Mais nous devrions surtout négocier des accords de coopération intelligents entre les divers fournisseurs de prestations plutôt que de perdre notre temps à des tables rondes.
« De nombreuses interventions sont prévues dans le système, dont on ne connaît par les conséquences – et cela me semble dangereux. »
Dans l’ensemble, les soins et la prise en charge sont excellents en Suisse et les acteurs ont un immense degré de liberté. C’est unique en son genre. Voilà ce qui me motive: nous avons un très bon système, précieux mais coûteux, qu’il faut veiller à ne pas détruire. De nombreuses interventions sont prévues dans le système, dont on ne connaît par les conséquences – et cela me semble dangereux.
Nous devons tous nous efforcer d’utiliser les ressources de manière consciencieuse. Supprimer le gaspillage est une tâche très exigeante et je suis persuadé que le médecin de famille doit jouer le rôle principal à cet égard. Cela signifie également que nous devons rendre le métier de médecin de famille plus attrayant. Par exemple en mettant à disposition à la campagne les infrastructures nécessaires. La prestation de coordination des médecins de famille doit être l’élément central pour réduire les coûts et améliorer la qualité. Les études à ce propos sont nombreuses. Une médecine inutile et non coordonnée a des inconvénients, autant pour la santé que pour les finances.
Le conseiller fédéral Berset veut renforcer les soins coordonnés avec ce deuxième volet de mesures en les réglementant de bout en bout ce domaine. Il s’agit d’une démarche dangereuse et totalement inutile. Les soins coordonnés ont connu un développement formidable et s’améliorent sans cesse. Des règles légales étoufferaient cette force d’innovation. La situation est grotesque: la politique activiste est obsédée par d’incessantes interventions et prescriptions. La manière dont M. Berset gère son département conduit à une frénésie de réformes, qui est loin d’être terminée – et dont nous, médecins, ainsi que tout le système, souffrons.
À la révision concernant la qualité, qui est une véritable catastrophe. Ou à la réglementation indigente en matière d’admission: à peine entrée en vigueur, elle doit déjà être revue.
Les mesures mettent en danger le développement des soins coordonnés par les médecins de famille avec d’innombrables prescriptions – qui sont déjà destructrices de par leur formulation dans le texte de loi. Si l’on y ajoute en plus l’ordonnance de l’OFSP, l’histoire à succès des modèles d’assurance alternatifs sera tout simplement étouffée. Selon ce modèle, les réseaux devraient en effet être organisés et composés d’après un schéma complètement surréglementé. Tout deviendrait lourd et soumis une autorisation. Les cantons devraient attribuer aux réseaux des mandats de prestations cantonaux assortis de nombreuses conditions encore et contrôler leur qualité. C’est un cauchemar pour les soins coordonnés. Ils n’ont pu prospérer aussi bien jusqu’à maintenant que parce qu’ils bénéficient d’un terrain dégagé.
« La politique et l’administration réagissent toujours à des situations insatisfaisantes par de nouvelles lois et ordonnances qui dépassent leur objectif. Tous les projets de politique de la santé de ces dernières années en témoignent tristement. »
La politique et l’administration réagissent toujours à des situations insatisfaisantes par de nouvelles lois et ordonnances qui dépassent leur objectif. Tous les projets de politique de la santé de ces dernières années en témoignent tristement. L’ordonnance sur l’intégrité et la transparence dans le domaine des produits thérapeutiques (OITPTh) empêche avec les conditions qu’elle impose toute possibilité de négocier des rabais avec l’industrie. La nouvelle loi sur la qualité tarde à être mise en œuvre en raison de contraintes hors sol et ne trouve que peu de projets alors que des millions de francs sont à disposition. Le dossier électronique du patient (DEP) ne présente pas d’utilité et doit littéralement imposé aux hôpitaux et fournisseurs de prestations. Il va échouer sur toute la ligne. La réglementation des admissions met en péril la sécurité de l’approvisionnement en soins et va conduire à une cascade de procédures juridiques. Beaucoup de choses ont introduites à la hâte et n’engendrent que des coûts et des ennuis.
La copie obligatoire de la facture au patient. Elle a été imposée au système sans s’assurer qu’elle était praticable. Aucun intermédiaire ni aucun système informatique de cabinet n’a pu la mettre en œuvre. La confusion règne aussi chez de nombreux patients âgés. Seule la Poste en tire parti: elle peut acheminer des millions de courriers, et les fournisseurs de prestations doivent payer.
Nous avons besoin, d’une part, de calme dans cette frénésie de réforme et, d’autre part, du déblocage de réformes importantes et incontestées comme EFAS et TARDOC. S’agissant des soins coordonnés, deux interventions très peu invasives suffisent: les médecins de famille travaillant sérieusement dans des réseaux conventionnés ne veulent pas figurer sur des listes qui sont présentées de manière trompeuse aux patients comme des modèles de médecin de famille. Ils doivent donc avoir la possibilité de demander leur radiation de modèles de listes (art. 41, al. 4 LAMal). En outre, je suis favorable à ce que l’OFSP cesse de contrôler les primes des modèles alternatifs d’assurance. Les assureurs doivent pouvoir fixer librement leurs primes (art. 101 OAMal).
La Fédération des médecins suisses FMH et les assureurs-maladie de curafutura – CSS, Helsana, Sanitas, KPT – ainsi que SWICA, soutenus par les assureurs de l’assurance-accident, l’assurance-militaire et de l’assurance-invalidité (CTM), ont remis la version finale du TARDOC à l’organisation des tarifs médicaux ambulatoires (OTMA). Le tarif à la prestation TARDOC devra ensuite être remis au Conseil fédéral pour approbation – comme prévu selon la convention additionnelle en même temps que les les forfaits ambulatoires – en tant que demande d’approbation séparée au plus tard durant le deuxième semestre 2023. Actuellement, des principes de tarification sont élaborés en commun au sein de l’OTMA en vue d’une coordination du TARDOC et des forfaits ambulatoires, afin que les deux structures tarifaires puissent être appliquées à l’avenir de manière harmonisée.
La version finale du TARDOC contient toutes les adapations que le Conseil fédéral avaient demandées lors de son examen du tarif le 3 juin 2022. Le Conseil fédéral avait alors constaté que le TARDOC pouvait en principe être approuvé, mais avait posé des conditions supplémentaires concernant la neutralité des coûts et le développement continu.
C’est pourquoi la version finale du TARDOC comprend premièrement un concept de neutralité des coûts encore plus strict. Le corridor de neutralité des coûts a été réduit: la limite supérieure pour l’évolution des coûts dans les trois années suivant l’entrée en vigueur s’élève désormais à maximum +2% par an. Deuxièmement, la nouvelle version comprend les concepts exigés par le Conseil fédéral, qui décrivent en détail le développement du TARDOC après son entrée en vigueur. Le TARDOC doit entrer en vigueur au 1er janvier 2025, remplaçant ainsi le TARMED, obsolète depuis longtemps.
Améliorations et avantages du TARDOC par rapport au TARMED: • Nette augmentation de l’adéquation de la structure tarifaire à la prestation individuelle. • Mise à jour des paramètres du modèle de tarification: les paramètres nécessaires au calcul des points tarifaires proviennent de statistiques et d’enquêtes ou d’hypothèses fondées sur l’état actuel des connaissances. • Mise à jour des règles d’application et de décompte de la structure tarifaire: une application uniforme est garantie, elle fixe des incitatifs pour fournir efficacement les prestations et évite les décomptes abusifs. • curafutura et FMH ont convenu de manière contraignante d’un concept de neutralité des coûts afin de répondre aux directives de l’art. 59c al. 1 let. c OAMal relatives à la phase d’introduction de trois années. • La convention de base LAMal renégociée en constitue le fondement. |
De plus en plus d’assureurs se rallient à une solution innovante dans le domaine de l’utilisation hors étiquette de médicaments. Son but est de soutenir les médecins-conseil à évaluer les de-mandes de remboursement. Pour ce faire, la plateforme OLU propose des ratings d’études scientifiques largement étayées pour le traitement des demandes conformément à l’art. 71a-d OAMal. Outre les médecins-conseil de CSS, Helsana, Sanitas, KPT et SWICA, ceux de Concordia, Groupe Mutuel, Visana, Sympany et Atupri ont également rejoint la plate-forme. Les 10 assu-reurs affiliés représentent 83 % des assurés dans le domaine de l’assurance obligatoire des soins. De plus, la plateforme est ouverte à d’autres assureurs qui souhaiteraient s’y joindre.
La plateforme OLU pour l’utilisation hors étiquette des médicaments a été mise en service il y a un an. Entretemps, plus de 120 ratings d’études communs ont été réalisés et sont accessibles sur la plateforme numérique. Ces ratings d’études scientifiquement fondées et largement étayées se répartissent en 4 catégories allant de A à D (D signifiant un refus). Ils aident les mé-decins-conseil à évaluer les demandes individuelles de remboursement pour des traitements médicamenteux dans le cadre de l’art. 71a-d OAMal.
La plateforme contient les études cliniques publiées sur les principes actifs avec l’évaluation du bénéfice et la documentation correspondante dans le contexte clinique. La méthode choisie par les médecins-conseil impliqués garantit que l’évaluation du bénéfice clinique d’une subs-tance active est toujours effectuée dans un même contexte et sur une même base scientifique. L’état des études est ainsi équilibré et objectif.
«Dans l’ensemble, il s’agit d’une situation gagnant-gagnant pour tous les acteurs», déclare Pius Zängerle, directeur de curafutura. Le patient a l’assurance que sa demande individuelle est ba-sée sur des ratings d’études élaborés de manière commune, coordonnée et scientifiquement fondés. Le travail des médecins-conseil est plus satisfaisant, car les connaissances développées sont constamment enrichies, ce qui permet un travail plus efficace. Les payeurs de primes et les patients ont la garantie que les assureurs se basent sur des fondements scientifiques, dans le respect des bases légales de l’art. 71a-d OAMal et en tenant compte des critères d’efficacité, d’adéquation et d’économicité.
Utilisation hors étiquette des médicaments (off-label use) L’article 71a-d OAMal règle le remboursement au titre de l’assurance de base (AOS) de médi-caments pour des thérapies hors étiquette au cas par cas. L’utilisation hors étiquette vise principalement à garantir l’accès aux médicaments qui ne sont pas admis ou qui ne figurent pas sur la liste des spécialités (LS) et qui sont destinés à traiter des maladies graves ou suscep-tibles d’être mortelles et des problèmes de santé chroniques. Il s’agit de médicaments qui sont remboursés au titre de l’AOS dans les cas suivants: • Le médicament figure dans la LS, mais l’utilisation du médicament est en dehors de l’information professionnelle approuvée par Swissmedic. • Le médicament ne figure pas dans la LS, mais est autorisé par Swissmedic. • Le médicament n’est pas autorisé par Swissmedic, mais il peut être importé depuis un pays ayant instauré un système équivalent d’autorisation de mise sur le marché reconnu par Swissmedic et il y est autorisé pour l’indication correspondante. Les ratings d’études enregistrés sur la plateforme OLU comprennent l’évaluation d’un médicament particulier qui doit être utilisé dans le domaine de l’utilisation hors étiquette. Le rating est indiqué par les lettres A à D – D signifiant un rejet. Ces dernières années, de plus en plus de patients ont profité de la possibilité d’une utilisation hors étiquette, en particulier dans le domaine des traitements anticancéreux. En 2019, 38’000 demandes ont été traitées. Pour 2022, le nombre de demandes est estimé à 50’000. Au cours des dernières années, environ 80 % des demandes ont été acceptées et 20 % ont été refusées. Les médecins-conseil ont différentes spécialisations médicales. Ils ont pour mission de procéder à une évaluation de manière impartiale, neutre et sur la base de l’art. 71a-d OAMal, en te-nant compte des ratings d’études. Ils transmettent leur recommandation à leur assureur. Chaque cas fait l’objet d’une évaluation détaillée. Les questions qui se posent sont par exemple les suivantes: les conditions sont-elles remplies? Quelle est la population de l’étude? Quels ont été les traitements préalables du patient et quelles sont les chances d’un succès thérapeutique significatif (base du rating de l’étude). |
Conformément à la loi fédérale sur l’assurance-maladie, il appartient aux partenaires tarifaires de négocier les tarifs. La CSSS-E est du même avis. Elle refuse d’étendre la possibilité pour le Conseil fédéral d’intervenir dans le tarif TARMED. curafutura accueille cette décision avec satisfaction et considère qu’il s’agit d’un signe positif à l’égard du partenariat tarifaire. Il est désormais grand temps de mettre en œuvre les nouveaux tarifs pour le domaine médical ambulatoire. Le tarif à la prestation pour le domaine ambulatoire TARDOC sera bientôt finalisé et prêt à être remis au Conseil fédéral. curafutura se réfère à cet égard au calendrier défini avec tous les partenaires tarifaires siégeant dans l’Organisation tarifs médicaux ambulatoires (OTMA), avec pour objectif le remplacement de TARMED au plus tard au 1er janvier 2025.
curafutura salue également le fait que la CSSS-E s’oppose à des compétences subsidiaires supplémentaires pour les autorités fédérales et cantonales. La CSSS-E semble être consciente du risque que représente un pilotage trop fort des autorités et considère manifestement que les partenaires tarifaires sont ici aussi les mieux à même de développer des solutions dans ce domaine.
Cependant, curafutura regrette que la CSSS-E rejette le changement de système proposé par le Conseil national concernant les laboratoires. Et ce d’autant plus que que les coûts des laboratoires ont récemment fortement augmenté. Nous continuerons à nous impliquer dans ce domaine afin que les coûts ne s’envolent pas.
curafutura attend maintenant la suite des débats lors de la session de printemps. L’objectif principal doit être d’éviter une réglementation étatique excessive et de mettre en œuvre de bonnes réformes telles que le TARDOC, qui endiguent la hausse des coûts sans affaiblir inutilement le partenariat tarifaire.
Trois ans après le Conseil national, le Conseil des États a achevé l’examen de ce qui est probablement la plus grande réforme depuis l’entrée en vigueur de la LAMal, à savoir le financement uniforme des prestations ambulatoires et stationnaires (EFAS). Le projet entre maintenant en phase d’élimination des divergences. curafutura, avec ses membres CSS, Helsana, Sanitas et KPT, joue depuis longtemps un rôle moteur dans ce dossier et se réjouit donc de l’étape franchie aujourd’hui. Et ce d’autant plus que le projet EFAS avait pu sembler piétiner ces derniers temps.
Le financement uniforme présente de nombreux avantages pour le système de santé. Les soins intégrés, entre autres, reçoivent un nouvel élan, ce qui est une bonne chose tant pour les patients que pour les payeurs de primes. Des études estiment que l’effet de réduction des coûts se situe entre 1 et 3 milliards de francs. Mais le système de santé devient également plus prévisible dans son ensemble, car les prestations sont fournies là où elles servent le mieux les payeurs de primes ou les patients du point de vue de la santé.
Il reste cependant une ombre au tableau, car le projet approuvé par le Conseil des États prévoit que les cantons continuent à contrôler les factures dans le domaine stationnaire. Chaque prestation stationnaire est ainsi contrôlée deux fois. Cela complique le processus inutilement et gaspille des ressources, puisque le contrôle des factures est déjà le cœur de métier des assureurs. Par ailleurs, l’intégration des soins de longue durée dans EFAS n’est pas non plus dans l’intérêt des assurés. curafutura aurait préféré que les soins de longue durée soient introduits dans un deuxième temps, sur la base de fondements solides.
Dans l’ensemble, curafutura reste confiante quant au fait que le projet sera aménagé de manière encore plus efficace lors de l’élimination des divergences et continue à s’engager également en ce sens.